lundi, octobre 13, 2025
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La colère gronde chez les personnels d’appui des universités : un cri du cœur au Président de la République

L’atmosphère était chargée d’une gravité solennelle ce matin au siège de l’Union Générale des Travailleurs du Cameroun (UGTC) à Bali. Loin de l’agitation habituelle des campus, le Collectif des Délégués du Personnel d’Appui des Universités d’État, épaulé par le SYNAPAUC, a organisé un point de presse qui sonne comme un ultimatum. Ces hommes et femmes, qui se présentent comme le cœur battant et le rouage essentiel du système universitaire, ont lancé un appel direct et poignant au Chef de l’État, Paul Biya, pour dénoncer des injustices qui durent depuis près d’une décennie.

Des revendications claires, une exaspération palpable

Leur message est clair et articulé autour de quatre points principaux qui empoisonnent le quotidien de milliers de familles :

  1. Le règlement de la dette du SMIG de 2014 : Après bientôt 15 ans d’attente, les rappels liés à la revalorisation du Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti n’ont toujours pas été versés. Une injustice que les personnels qualifient de « dette morale » de l’État envers ses serviteurs, rappelant que de nombreux collègues disparus ou retraités n’ont jamais perçu ces sommes qui leur étaient dues.
  2. La mise en œuvre de la nouvelle grille salariale : Malgré la validation d’une nouvelle grille salariale par le Ministère du Travail en 2023, les salaires stagnent, ne tenant pas compte de la hausse du coût de la vie. Les personnels réclament une application immédiate de cette mesure pour retrouver un pouvoir d’achat décent et sortir de la précarité.
  3. L’enfant oublié : Le profil de carrière : L’absence de perspectives d’avancement est une source de profonde démotivation. Le collectif déplore l’absence de plan de carrière clair, qui entrave l’évolution professionnelle et la reconnaissance de leur mérite, transformant leur quotidien en une impasse professionnelle.
  4. L’injustice des affectations et des nominations : La présence de professeurs de lycée et d’instituteurs sur des postes normalement dévolus aux personnels d’appui est perçue comme un « non-sens administratif ». Cette situation crée une concurrence déloyale et prive les lycées d’enseignants qualifiés tout en bloquant les perspectives des personnels d’appui formés pour ces fonctions.

Un timing stratégique

Le choix du moment pour ce point de presse n’est pas anodin. À quelques semaines de la rentrée universitaire, le collectif rappelle qu’il est l’épine dorsale des campus. Sans eux, pas de cours dans des amphithéâtres propres, pas de sécurité, pas d’administration efficace. Le message est clair : leur dignité est indissociable du bon fonctionnement du service public de l’enseignement supérieur.

Bien que le ton soit resté respectueux, la détermination est palpable. En sortant de l’ombre, ces personnels d’appui espèrent que leur cri du cœur sera entendu par le Chef de l’État, pour que la justice et l’équité ne soient pas de vains mots, mais des réalités pour ceux qui servent la nation avec dévouement.

Découvrez ladite déclaration complète: https://campusunivers.com/wp-content/uploads/2025/09/Communication-pour-le-Point-de-Presse-des-Representants-des-Person-nels-dAppui-des-Universites-dEtat-du-Cameroun.pdf

Arsène BAMBI KONDO

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