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Après l’attaque d’un convoi ayant fait 40 morts, l’inquiétude est plus que jamais de mise dans ce secteur qui contribue à 11,4 % du PIB et emploie plus de 35 000 personnes.

Au siège de la Semafo à Ouagadougou, le 8 novembre 2019, deux jours après l’attaque ayant ciblé un convoi de la compagnie minière canadienne. Anne Mimault / REUTERS

C’était devenu un rituel. Dans le bus pour la mine de Boungou, au Burkina Faso, certains employés avaient pris l’habitude de prier. « A chaque fois, lorsqu’on approchait de la forêt d’Ougarou, le point le plus dangereux du trajet, je suppliais pour ne pas croiser des bandits ou des terroristes », confie un technicien burkinabé de la Semafo, la société canadienne qui exploite ce site aurifère de l’est du pays. Mais ce matin du 6 novembre, quand il s’engouffre avec ses collègues, de retour de la mine, sur cette longue piste en terre rouge en partie déconnectée du réseau téléphonique, personne ne voit le piège se refermer sur leur convoi.

L’escorte militaire, en tête, saute sur un engin explosif, puis les cinq bus de la compagnie, transportant 241 employés et fournisseurs, sont pris d’assaut par des hommes armés. « Ils nous accusaient de travailler pour les Blancs et tiraient sur les employés en criant “Allahou Akbar”. Ils sont revenus deux fois pour tuer les survivants. Certains ont pu fuir ou se cacher sous les corps de leurs voisins. C’était un massacre », témoigne cet employé, rescapé de l’embuscade qui a fait 40 morts et une soixantaine de blessés, selon un dernier bilan officiel. Au Burkina, l’attaque, la plus meurtrière enregistrée depuis le début des violences djihadistes en 2015, a provoqué une immense onde de choc.

Ses répercussions pourraient même fragiliser le secteur minier du pays, quatrième producteur d’or en Afrique. Ce n’est pas la première fois que des assauts visent des convois de la Semafo sur le territoire burkinabé. En août et décembre 2018, onze personnes – un sous-traitant et des gendarmes – avaient déjà été tuées sur le même axe par des groupes armés. « A plusieurs reprises, on a averti le siège [de la société] des risques encourus. Tout le monde savait que la route était dangereuse, d’autant que l’heure et le jour du passage des convois étaient connus dans la zone », confie un ancien salarié expatrié de la Semafo, qui préfère rester discret.

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