Coup de gueule : La descente aux enfers du Cameroun
La période qui s’étend de la mi-août à début septembre est une véritable épreuve pour les parents camerounais. Entre les charges incompressibles du quotidien et la préparation d’une rentrée scolaire aux coûts astronomiques, leur équilibre financier est mis à rude épreuve. Les parents doivent d’abord récupérer leurs enfants, envoyés au village pour renouer avec leurs racines, avant d’affronter le calvaire du voyage retour.
Ce trajet est une descente aux enfers. Les routes, héritées d’un autre âge, sont exiguës et délabrées, transformant chaque kilomètre en une épreuve de survie. Mais le cauchemar ne s’arrête pas là. Les postes de contrôle routiers sont devenus de véritables « labyrinthes de corruption à ciel ouvert », où le rançonnement des usagers est devenu monnaie courante. Transporteurs et passagers, souvent dépourvus de pièces d’identité, doivent monnayer leur passage, un racket qui fait perdre le sommeil à plus d’un.
Un malheur ne venant jamais seul, les compagnies de transport terrestre ont massivement augmenté leurs tarifs, parfois du simple au double, sans le moindre préavis. Elles se justifient en pointant du doigt les véhicules bloqués par les embouteillages interminables et les coûts de maintenance accrus par l’état des routes. Il n’est pas rare de mettre huit à dix heures pour relier les trois principales villes du pays, des trajets tristement surnommés le « triangle de la mort ». Pour ceux qui se rendent dans le Septentrion, la situation est encore plus dramatique.
Face à ce quotidien de galères, il n’est pas surprenant que les Camerounais souffrent de névroses et de psychoses. Les promesses et les slogans creux des pouvoirs publics ne trouvent plus d’écho. Le climat électoral actuel aurait pu être une occasion d’aborder ces problématiques existentielles, mais l’attention est détournée vers de prétendues menaces à la stabilité des institutions. Quel avenir pour une nation qui se ment à elle-même ? Une jeunesse livrée à la dépravation, à l’alcoolisme et à la drogue. La religion devient un exutoire social, tandis que la perversion est érigée en mode de gouvernance. Il est grand temps d’affronter les réalités, de changer de cap et de redonner de l’espoir à un peuple qui le mérite.





Vijilin NGUELIFACK