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Le 13 septembre 1958 marque une date sombre dans l’histoire du Cameroun, un jour où l’un des plus grands nationalistes du pays, Ruben Um Nyobe, est lâchement abattu par les forces coloniales françaises. Ce jour-là, à Libel Li Ngoï, dans l’arrondissement de Boumyebel, la balle d’un soldat met fin à la vie du premier secrétaire général de l’Union des Populations du Cameroun (UPC), l’un des acteurs clés du mouvement pour l’indépendance du pays. Pourtant, même après sa mort, l’aura de celui que l’on surnomme affectueusement Mpodol (porte-parole en langue Bassa) continue de hanter l’histoire du Cameroun et d’inspirer les générations présentes et futures.

La tragédie de Libel Li Ngoï

Ruben Um Nyobe, figure de proue de l’UPC, menait une lutte acharnée contre le colonialisme français au Cameroun. Son assassinat à l’âge de 45 ans est un acte de trahison, selon plusieurs récits historiques. Les circonstances précises de sa mort restent floues, et certains évoquent la possibilité d’une trahison venant de l’un de ses proches. Néanmoins, cette hypothèse n’a jamais été confirmée, ajoutant un voile de mystère à ce tragique événement.

Après la disparition de Nyobe, l’UPC, autrefois un symbole de résistance et de solidarité, a progressivement décliné. Déchiré par des luttes intestines, le parti, qui avait autrefois fédéré les aspirations nationalistes du Cameroun, est aujourd’hui divisé en plusieurs factions qui peinent à s’unir pour perpétuer l’héritage de ses fondateurs. Cependant, malgré les turbulences au sein du parti, l’esprit de Mpodol continue de résonner dans la conscience collective camerounaise.

Ruben Um Nyobe : Un parcours exceptionnel

Né en 1913 à Eog Makon, près de Boumyebel, Ruben Um Nyobe grandit dans une famille modeste. Orphelin de mère à deux jours, il fait preuve dès son plus jeune âge d’une détermination farouche à poursuivre des études et à s’élever. Après des études primaires dans une école protestante, il intègre l’école normale des missions protestantes de Foulassi en 1933, dont il sera expulsé pour avoir réclamé de meilleures conditions pour ses camarades. Cette expérience marquera le début de son engagement en faveur des opprimés.

Autodidacte, il décroche la première partie de son baccalauréat en 1939 et se forme dans divers domaines, notamment le droit, la politique et la sociologie. Sa carrière professionnelle débute dans l’enseignement, puis il intègre l’administration coloniale en tant qu’écrivain-interprète et greffier. Cependant, c’est sur le terrain politique qu’il marquera le plus son époque.

En 1948, Ruben Um Nyobe devient le premier secrétaire général de l’UPC, un parti qu’il façonnera pour en faire l’instrument principal de la lutte pour l’indépendance du Cameroun. Ses discours, ses missions à l’ONU, et ses appels à la libération du peuple camerounais en font une figure respectée et crainte, aussi bien par les autorités coloniales que par les élites locales qui collaboraient avec l’administration coloniale française.

L’UPC : Un héritage qui perdure

La dissolution de l’UPC par l’administration coloniale en 1955 marque le début de la répression contre les militants du parti. Um Nyobe, contraint de prendre le maquis, continuera de diriger le mouvement en clandestinité, malgré les conditions de plus en plus difficiles. Trois ans plus tard, il est abattu. Pourtant, son sacrifice ne sera pas vain. En 1991, sous la pression populaire, il sera officiellement réhabilité par la loi n°91/022 du 16 décembre, reconnaissant ainsi son rôle crucial dans l’indépendance du Cameroun.

Un héritage toujours vivant

Bien que l’UPC ait décliné sur le plan politique, l’héritage de Ruben Um Nyobe reste vivace dans les esprits. Les écrits et discours de Mpodol continuent d’inspirer les mouvements panafricanistes et les jeunes générations camerounaises. Il est reconnu comme le véritable père de l’indépendance du Cameroun, celui qui a osé défier le colonialisme français et a donné sa vie pour la liberté de son peuple.

En cette date symbolique du 13 septembre 2024, 66 ans après son assassinat, Ruben Um Nyobe est plus que jamais présent dans la mémoire collective. Son engagement, son courage, et sa détermination demeurent des sources d’inspiration pour tous ceux qui luttent encore pour la justice et la liberté. UM NYOBE Forever, un héritage qui ne disparaîtra pas de sitôt.

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Eyangoh Ekolle

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