
La tension qui régnait depuis une semaine au sein de la Société sucrière du Cameroun (Sosucam) a basculé dans la violence. Ce mardi, sur les sites de Mbandjock et Nkoteng, les ouvriers agricoles en grève ont affronté les forces de l’ordre. Bilan tragique : un mort parmi les grévistes, un membre de la communauté Massa de l’Extrême-Nord.

Le mouvement, déclenché le 27 janvier, avait pour objectif de dénoncer les réformes salariales jugées défavorables par les ouvriers. En ligne de mire, le nouveau mode de paiement introduit fin 2024 qui oblige les travailleurs à attendre plusieurs jours avant de toucher leur salaire. En réponse, les ouvriers ont lancé l’opération « champs morts », refusant de travailler tant que leurs revendications ne seraient pas entendues.
Ce mardi, la situation a dégénéré. Les ouvriers, massés lors d’un sit-in, ont été confrontés à des forces de police et de gendarmerie venues disperser la foule. Selon des témoins, des échauffourées ont éclaté après que les agents ont tenté de forcer les ouvriers à rejoindre les champs. Les manifestants, refusant l’ordre, ont riposté en caillassant les forces de l’ordre. Ces dernières ont alors réagi en tirant à balles réelles, causant la mort d’un manifestant.

Face à cette situation dramatique, la direction de Sosucam tente de calmer le jeu, assurant que des discussions sont en cours et que la majorité des revendications ont été prises en compte. Pourtant, la colère des travailleurs persiste. Le Syndicat des travailleurs saisonniers de la filière canne à sucre (Strascas), bien que non reconnu par l’entreprise, appelle à maintenir la pression. Nous suivons la situation de près.
Arsène BAMBI KONDO