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Le Cameroun est un ensemble de collectivités culturelles, linguistiques, sociales, endogènes.

Ces collectivités hier c´est-à-dire avant la colonisation étaient constituées de populations vivant sur un territoire et unies par une même histoire, une même culture, une même origine ethnique, des savoirs-faire et des coutumes en partage. Ces collectivités répondaient aux critères des nations autonomes et souveraines.

La conquête coloniale a rassemblé ces communautés autochtones dans un ensemble unifié nouveau sous l´appellation de Cameroun.

Désormais soumis à l´autorité coloniale, c´est-à-dire à l´ensemble des lois et règlements qui sacralisent la tutelle coloniale sur les autorités communautaires autochtones, celles-ci sont devenues des chefs traditionnels aux pouvoirs réduits à l´encadrement des populations, aux gardiennage et à l´administration des valeurs culturelles, à la conservation des patrimoines identitaires et sociaux.

Les chefs traditionnels que les autorités communautaires autochtones étaient devenues sous l´état colonial, donc auxiliaires de l´état colonial, le sont demeurés de nos jours sous l´État du Cameroun indépendant. Le Cameroun est cet État régi par une Constitution qui reconnaît les autorités traditionnelles à ce titre et à juste titre.

Cela signifie que l´État, concept politico-juridique, est formé par des institutions qui régulent la vie d´une Communauté multiculturelle, multilinguistique, multiethnique… établie sur un territoire délimité par des frontières. Ce territoire est aujourd´hui le Cameroun consacré constitutionnellement en République. Cela signifie qu´en République, les Chefs traditionnels font partie intégrante du corpus institutionnel et juridique de l´État.

Qu´est-ce que c´est donc la République ?

La République est un mode de gouvernement dont le pouvoir est exercé par des représentants élus. La République est un espace public commun à tous les membres de la collectivité, régi par des lois qui s´appliquent à tous. La vocation de la République moderne est la recherche du bien commun. La soumission à la Loi se fait dans le souci du bien de tous.

La France, suite à la dérive de la monarchie, incapable d´assumer pleinement ce bien commun de tous, a renversé la monarchie pour une République libre et égalitaire.

La République en-soi n´est pas synonyme de démocratie. Les monarchies britannique et espagnole, ainsi que les monarchies nord-européennes ont en commun avec la France la quête permanente de la liberté et de l´égalité. Ces monarchies sont des démocraties au sens occidental du terme.

Autant on doit du respect à notre constitution républicaine, autant on le doit aux Autorités Communautaires autochtones, dites traditionnelles, ou Chefs traditionnels. Ceux-ci, les chefs traditionnels, font partie du corpus institutionnel et juridique de la République.

Nos connaissances (celles de certains individus marginaux en particulier), oui nos connaissances approximatives des vrais valeurs éthiques, identitaires et juridico-politiques de notre République, ne doivent pas devenir un obstacle aveuglant, voire obsessionnel qui nous écarterait des réalités pour la haine de la République que nous prétendons défendre sans la connaître. Les chefs traditionnels précèdent la République, et la République est avec les chefs traditionnels.⁄.

Source : Cameroun Link,DE LA RÉPUBLIQUE ET DES CHEFFERIES TRADITIONNELLES : Par Dr KOMIDOR NJIMOLUH HAMIDOU, Politologue

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