Bamenda, Cameroun – Le 9 août 2024, une explosion meurtrière a frappé Mile 4 Nkwen, un quartier de la capitale régionale du Nord-Ouest, Bamenda. Dans cette attaque attribuée aux séparatistes, deux officiers de police ont perdu la vie alors qu’ils prenaient leur service à un point de contrôle.
La bombe, de fabrication artisanale, était dissimulée dans l’un des pneus utilisés pour barrer la route lors des contrôles. La déflagration s’est produite lorsque l’un des policiers a déplacé le pneu, le transformant en une arme mortelle qui a déchiqueté leurs corps. Un civil se trouvant à proximité de l’explosion a également été blessé et a été rapidement transporté dans une formation sanitaire de la ville pour recevoir des soins. Cet incident tragique s’inscrit dans un contexte de violence croissante à Bamenda, exacerbée par la crise dite anglophone qui déchire les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun depuis 2016.
Alors que la rentrée scolaire approche, la tension monte dans ces régions. Les séparatistes, opposés aux Forces de défense et de sécurité camerounaises, intensifient leurs attaques, ciblant souvent les moments où les civils sont les plus vulnérables. La rentrée scolaire, prévue pour début septembre, est une période particulièrement à risque, avec des exactions fréquentes contre les membres de la communauté éducative.
Selon l’International Crisis Group, la crise anglophone a fait plus de 6 000 morts et a forcé environ 800 000 personnes à fuir leurs foyers. La mort de ces deux policiers, dans des circonstances aussi tragiques, rappelle que cette crise est loin d’être résolue et que la violence continue de faire des ravages dans cette région du Cameroun.
Arsène BAMBI KONDO