
L’audience solennelle de ce 22 janvier était attendue, en raison de nombreuses affaires qui, aussi bien au cours de l’année dernière qu’en cette année en cours, laissent dubitatif de nombreux camerounais quant à l’efficacité de la justice.
L’évènement s’est tenu dans la salle d’audience de la haute juridiction de Yaoundé, en présence des grands corps de l’Etat et des membres du corps diplomatique. Dans cette séance d’apparat, on a également noté la présence, entre autres, de tous les chefs des Cours d’appel du Cameroun, du Tribunal criminel spécial et des tribunaux administratifs.
L’on se souvient qu’en 2022, dans leurs discours respectifs, le premier président, Daniel Mokobe Sone, et le procureur général, Luc Ndjodo, avaient abordé sous le prisme de la loi les problèmes du foncier au Cameroun, les atteintes à la vie privée, la diffusion des fausses nouvelles et le mauvais usage des réseaux sociaux.
Les réseaux sociaux, un problème ?
En ce qui concerne cette année 2023, les réquisitions du procureur général près la haute juridiction/cours ont porté sur la problématique de la coexistence de la publicité et du secret dans le fonctionnement de la justice au Cameroun. Quant au premier président de la Cours Suprême, Daniel Mokobe Sone, le thème de son intervention, probablement fortement marqué par l’Affaire Martinez Zogo, portait sur : « La justice camerounaise face à l’éclosion des technologies de l’information et de la communication ». Ainsi, en substance dira-t-il, l’analphabète d’aujourd’hui n’est plus celui qui ne sait ni lire ni écrire, mais celui qui ne sait pas faire usage des outils technologiques actuellement utilisés. Il est donc urgent pour lui que la justice camerounaise s’adapte afin de faire face à cette avancée désormais irréversible.
Comme une mise garde…
Le premier président, n’a cependant pas manqué de regretter, que les réseaux sociaux soient devenus le lieu par excellence où tout le monde devient procureur, juge…en inculpant et en condamnant selon son bon vouloir. En bonne place parmi ceux au cœur de ces dérives, il a cité les influenceurs, les lanceurs d’alertes, les journalistes.
Avant de conclure sur une note aux allures de mise en garde, voire de menace : « La répression de ces délinquants qui écument les réseaux sociaux se présente comme une urgence pour notre pays ».
Source : Ben PAGUY, https://litineraire.info/2023/02/23/cours-supreme-lannee-judiciaire-2023-est-lancee/