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« Là où la route passe, le développement suit », dit une vieille sagesse africaine. Depuis le 5 novembre, cette vérité résonne douloureusement pour les habitants de Dschang, victimes du double éboulement de la falaise qui a coupé la route reliant Dschang à Santchou. Depuis, les usagers sont contraints d’emprunter des détours, rallongeant leur trajet et asphyxiant l’économie locale.

Ce désastre a provoqué des répercussions à tous les niveaux, touchant particulièrement la petite économie qui prospérait le long de cet axe stratégique. Au poste de contrôle mixte de Maka, situé en amont de la falaise, les comptoirs du marché improvisé sont désormais déserts. L’activité commerciale y est moribonde, plongeant commerçantes et voyageurs dans le désarroi.

Les secteurs des transports et des hydrocarbures subissent également de plein fouet cette situation. Les prix des trajets entre la région de l’Ouest et le Littoral ont explosé. Là où le trajet Dschang-Santchou coûtait 1000 francs CFA, il faut désormais débourser 2500 francs, une hausse de 150 %. De même, les trajets vers Melong ou Nkongsamba, autrefois à 2500 francs, atteignent désormais 4000 francs, si l’on parvient à trouver un transporteur prêt à affronter le détour.

La flambée des prix se répercute également sur le coût de la vie. Les commerçantes locales (buyam sellam) n’ont d’autre choix que d’augmenter les prix des denrées pour compenser le surcoût du transport, aggravant une inflation déjà galopante.

Les stations-services Bocom Petroleum et Real Oil, fraîchement installées sur cet axe, voient leurs activités fortement compromises par la baisse du trafic routier. Le flux de véhicules, autrefois essentiel à leur prospérité, a drastiquement diminué, menaçant leur viabilité.

Cet axe, qui fait partie de la nationale N°4, est vital pour les échanges entre le Nord-Ouest, l’Ouest et le Littoral. À l’approche des fêtes de fin d’année, les habitants de Dschang attendent désespérément la réouverture de la route, espérant un retour à la normale pour célébrer dans la quiétude. Qu’en sera-t-il ?

Nguelifack Vijilin Cairtou

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