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Dernier vestige du printemps arabe, le régime du président syrien Bachar Al-Assad a chuté dans la nuit du 7 au 8 décembre, avec la prise de Damas et la fuite d’Assad à Moscou, où il aurait obtenu l’asile politique. Les rebelles islamistes du front Hayat Tahir Ash Sham (HTS), retranchés à Idlib après leur échec en 2011, ont intensifié leurs attaques, s’emparant d’Alep, la deuxième ville du pays, avant de conquérir la capitale.

Assad lâché par ses principaux soutiens

Dès le début de l’offensive, le sort du régime semblait scellé, ses principaux soutiens, la Russie et l’Iran, ayant hésité à intervenir décisivement. Pire, ils ont invité leurs ressortissants à quitter la Syrie. La Russie, absorbée par son conflit en Ukraine, aurait obtenu des garanties pour maintenir sa base navale de Tartous et protéger ses installations diplomatiques. Quant à l’Iran, ses proxys régionaux, tels que le Hezbollah et les rebelles Houthis, sont focalisés sur leur confrontation avec Israël. L’Occident, préoccupé par le retour potentiel de Donald Trump à la Maison Blanche, a laissé un boulevard au président turc Recep Tayyip Erdogan, principal soutien des rebelles, pour éliminer Assad, qui abritait des groupes kurdes hostiles à Ankara.

Sur le plan interne, l’armée régulière syrienne a préféré déposer les armes, incapable de résister à la puissance des rebelles.

Un saut vers l’inconnu

Tandis que les cris de victoire résonnent dans le pays, la communauté internationale s’inquiète de l’avenir incertain de la Syrie. Les chancelleries occidentales adoptent une attitude prudente, redoutant un scénario similaire à celui de l’Afghanistan. En effet, les nouveaux « libérateurs » du pays, le groupe HTS, ont un passé terroriste notoire. Dirigé par Abou Mohammed Al-Joulani, HTS est une coalition disparate de factions aux intérêts divergents, dont des anciens membres d’Al-Qaïda et de l’État islamique, ainsi que des groupes hostiles au régime comme les Forces Démocratiques Syriennes et l’Armée Syrienne Libre.

Si aucun consensus n’est trouvé, le spectre de la balkanisation de la Syrie, dans un Moyen-Orient déjà explosif, devient une réalité inquiétante.

Nguelifack Vijilin Cairtou

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