À l’occasion du neuvième forum du sommet sur la Coopération Chine-Afrique (Focac) qui s’est achevé vendredi dernier à Pékin, le pays des dragons n’a pas lésiné sur les moyens mis en jeu pour une organisation réglée comme une horloge Suisse. Pour Pekin, il s’agissait non seulement d’impressionner ses hôtes africains mais aussi de leur témoigner toute sa considération. Tapis rouge et décors féerique le long de la très emblématique place Tiananmen étaient au rendez-vous pour une démonstration inédite de l’hospitalité chinoise. Côté africain, c’est un peu plus de 53 délégations de haut niveau qui ont véritablement répondu à l’appel de l’empire du milieu, ultime témoignage du rôle et de la place incontournable qu’occupe désormais la Chine sur le continent berceau de l’humanité.
Une vision partagée des relations internationales
En ouverture des travaux dans la journée du jeudi 05 septembre, les conférenciers, réunis en séance plénière, se sont attardés sur le volet géopolitique de leur sommet. Globalement, il est ressorti des échanges une convergence de vue sur les différents sujets qui structurent le système international. A cet effet, le président Xi et ses homologues africains ont livré une analyse partagée de la dynamique internationale. Une dynamique plus que jamais marquée par un bouleversement sans précédent de l’ordre international.
Ce n’est pas un hasard si les propos du président Xi qui a reconnu le droit légitime de tous les peuples à profiter des avancées de la modernité sans qu’elle ne soit un objet de chantage, ont suscité des applaudissements nourris de ses convives africains. Une allusion à peine masquée à l’Occident global qui se sert de sa puissance économique, militaire, technologique et technique comme un instrument de soumission des pays qui veulent se frayer un chemin, une voie propre en dehors des sentiers préalablement balisés par elle et qui ne sont conformes qu’à sa seule vision du monde.
À cet effet, la Chine s’est dite prête a coopéré avec les États africains dans tous les domaines nécessaires et ceci, dans le respect absolu de leur souveraineté. Comme quoi, l’empire du milieu entend clairement prôner un modèle de coopération dont l’approche est à l’opposé de celle poursuivie par l’Occident collectif.
L’argent, instrument d’une offensive diplomatique
50 millions de dollars, rien que ça. C’est la rondelette somme que Pékin a posé sur la table pour financer des projets sur les trois prochaines années en Afrique, à raison de 30 milliards sous forme de « dons » et 20 milliards sous de formes d’emprunts à des taux d’intérêts préférentiels. Avec une telle mane, on comprend aisément pourquoi un continent comme l’Afrique où le développement reste plombé par l’insuffisance, parfois criarde, des ressources s’est empressé de répondre massivement à l’appel de la deuxième puissance économique mondiale.
Il faut préciser que la Chine n’est pas à sa première tentative dans ce genre d’action. En effet, elle réalise actuellement dans plusieurs pays africains d’importants investissements sous forme de dons. C’est le cas du Tchad qui bénéficie d’un stade flambant neuf de trente mille places assises en construction dans sa capitale N’Djamena. C’est le cas aussi de la RDC qui bénéficie également d’une maison de la culture ou encore du Cameroun qui s’en tire avec une nouvelle Assemblée nationale en construction et entièrement financée par la Chine. Une liste toutefois loin d’être exhaustive.
Un tête à tête fructueux entre les présidents chinois et camerounais
En marge de ce sommet, le président chinois a accordé des entretiens bilatéraux à certains de ses homologues africains. Il en est ainsi du président camerounais Paul BIYA qui s’est longuement entretenu avec son homologue Xi Jinping.
Au cours de cet entretien où des aspects militaires ont été abordés, les deux Chefs d’Etat ont annoncé propulser la coopération entre leurs deux pays à un « partenariat stratégique global ». Une aubaine pour le président camerounais qui a fait de la diversification des partenaires sa boussole en matière de politique étrangère.
C’est dire que les africains reviennent de la Chine la gibecière remplie de promesses de financements et de projets. Une belle moisson dont les implémentations restent attendues.
Nguelifack Vijilin Cairtou