Longtemps annoncée comme l’une des élections présidentielles les plus disputées de l’histoire contemporaine des États-Unis, la rivalité tant attendue s’est avérée être un pétard mouillé lors du scrutin du 5 novembre dernier, destiné à élire le 47e occupant de la Maison Blanche. À la surprise générale, tous les instituts de sondages, pour la première fois, se sont lourdement trompés, tant sur le vote populaire que sur les grands électeurs. Alors que la plupart le donnaient perdant d’une infime marge à la veille du scrutin, le candidat républicain a finalement remporté un véritable plébiscite en raflant la totalité des États indécis, dits swing states. La Pennsylvanie, la Caroline du Nord, le Nevada, le Wisconsin, la Géorgie, l’Arizona et le Michigan sont tous passés sous la coupe du candidat républicain.
En plus de ces victoires, les deux chambres du Congrès, dont le Sénat déjà acquis à sa cause, sont également passées sous contrôle républicain, la Chambre des représentants prenant une nette coloration rouge à mesure que les dépouillements avancent.
Avec 312 grands électeurs en sa faveur sur les 538 disponibles, alors qu’il lui en suffisait de 270 pour remporter l’élection, Donald Trump bénéficie désormais d’une large marge de manœuvre. La Cour suprême, à majorité républicaine, et sa victoire au vote populaire avec quatre millions de voix d’avance sur son adversaire démocrate, renforcent encore sa légitimité. Autant dire que Trump disposera de toutes les cartes pour mener à bien ses réformes jusqu’aux élections de mi-mandat.
Du côté démocrate, la candidate Kamala Harris voit son avenir politique sérieusement compromis par cette défaite historique, qui pourrait bien marquer la fin de sa carrière. Quant à son parti, affaibli par des tergiversations dans la désignation de son candidat, il devra se tourner vers un nouveau leader charismatique pour espérer défendre ses couleurs lors du scrutin de 2029.
En attendant sa prestation de serment le 20 janvier prochain, le président élu s’active déjà à constituer son équipe à la Maison Blanche et à préparer ses premiers décrets.
Nguelifack Vijilin Cairtou