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L’avenir du transport aérien en Afrique s’annonce prometteur, avec des prévisions de croissance exponentielle du trafic intra-africain au cours des prochaines décennies. Alors que le continent représente plus de 17 % de la population mondiale, il ne génère que 3 % du trafic mondial de passagers, soulignant ainsi un immense potentiel de développement pour le secteur aérien. Le lancement du Marché unique du transport aérien en Afrique (Mutaa) vise à éliminer de nombreux obstacles, facilitant ainsi la connectivité et le développement des voyages intra-africains.

Une demande croissante

Face à cette demande en plein essor, les compagnies aériennes africaines intensifient leurs efforts pour renforcer leurs flottes. Selon les études de Boeing, le continent aura besoin de plus de 1 100 nouveaux appareils dans les deux prochaines décennies. Cela incite de nombreuses compagnies à investir massivement pour tirer parti de cette nouvelle donne. Parmi elles, certaines grandes compagnies nationales se distinguent, telles qu’Ethiopian Airlines, EgyptAir et Royal Air Maroc, mais on observe également une montée en puissance des opérateurs régionaux et privés.

Les leaders du marché

D’après les données de Planespotters, Ethiopian Airlines se classe en tête avec une flotte de 135 avions. Loin de se reposer sur ses lauriers, la compagnie éthiopienne projette d’atteindre 271 appareils d’ici 2035, en passant des commandes auprès de Boeing et d’Airbus. EgyptAir suit avec 69 appareils, tandis qu’Airlink, une compagnie sud-africaine privée, se positionne au troisième rang avec 67 avions.

Le classement des compagnies aériennes africaines est dominé par des compagnies publiques, mais on note une présence significative de compagnies privées, notamment en Afrique du Sud. Air Algérie (55 appareils) et Royal Air Maroc (50 appareils) complètent le top cinq.

L’essor des compagnies privées

Il est intéressant de noter qu’au sein des dix premières compagnies aériennes africaines, quatre sont des opérateurs privés. En plus d’Airlink, FlySafair, une autre compagnie sud-africaine, compte 34 appareils, tandis que CemAir, avec 24 avions, dessert des destinations clés et signe des contrats de location avec d’autres compagnies africaines. La diversité des acteurs privés en Afrique du Sud, qui possède 21 compagnies avec une flotte totale de 199 appareils, est révélatrice de la vitalité du marché.

Malgré l’absence d’une compagnie aérienne publique au Nigeria, le pays compte 25 compagnies, dont Air Peace, fondée en 2013, qui dispose de 28 appareils. Cette compagnie privée assure des liaisons entre les principales villes nigérianes et plusieurs destinations en Afrique de l’Ouest et au Moyen-Orient.

Les Compagnies africaines comptant le plus d’avions

Compagnie aériennePublique ou PrivéePaysNombre d’avions
Ethiopian AirlinesPubliqueEthiopie135
EgyptAirPubliqueEgypte69
AirlinkPrivéeAfrique du Sud67
Air AlgériePubliqueAlgérie55
Royal Air MarocPubliqueMaroc50
Air CairoPubliqueEgypte36
Kenya AirwaysPubliqueKenya34
FlySafairPrivéeAfrique du Sud34
Air PeacePrivéeNigeria28
CemAirPrivéeAfrique du Sud24

Source: Planespotters

Vers un avenir concurrentiel

La concurrence s’annonce féroce dans le secteur du transport aérien africain, surtout avec l’ouverture imminente du ciel africain. Les compagnies qui sauront se montrer les plus compétitives, avec des flottes modernes et bien entretenues, seront en position de capitaliser sur la croissance du transport de passagers et de marchandises. Royal Air Maroc, par exemple, a déjà annoncé son ambition de quadrupler sa flotte d’ici 2037, portant son nombre d’avions à 200.

La taille des compagnies aériennes varie considérablement d’un pays à l’autre, influencée par des facteurs tels que la taille de la population, l’état de l’économie, et la volonté politique. Ce tableau dynamique et en constante évolution promet de transformer le paysage du transport aérien africain dans les années à venir.

L’essor du transport aérien en Afrique semble inéluctable, avec une demande croissante et des flottes qui s’étoffent. Les compagnies aériennes africaines doivent être prêtes à relever les défis d’une concurrence accrue et à répondre aux attentes d’une clientèle de plus en plus exigeante. Les prochaines années seront déterminantes pour façonner l’avenir du ciel africain, et celles qui s’adapteront rapidement seront les grandes gagnantes de cette nouvelle ère du transport aérien.

Source : https://afrique.le360.ma/

Arsène BAMBI KONDO

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