
Le Groenland, immense archipel d’îles gelées de plus de 2 millions de Km² située dans l’Arctique et contrôlée par le Royaume du Danemark. Ce territoire est l’objet de la nouvelle « Folie » de celui qui sera investi 47e président des États-Unis ce lundi, 20 janvier 2025, qui ambitionne de l’annexer.

Pour mener à bien son projet, Trump tire les ficelles en Coulisse. Ainsi, il est l’homme qui a obtenu la signature d’un réel accord de trêve entre Israël et les pays arabes sur le sort de Gaza, rendant ainsi possible la fin du conflit. Avec le président chinois, Xi Jinping, il a échangé au téléphone « sur tous les sujets », a-t-il révélé. Aussi, il prévoit de rencontrer Vladimir Poutine pour mettre fin au conflit en Ukraine en actant juridiquement, comme l’exige le Kremlin, la réalité du terrain.
Tout part d’une idée à priori loufoque qu’il avait émise en 2019, à la veille de son départ de la Maison blanche. A l’aune de son retour triomphal, Trump a relancé le débat sur le contrôle américain de cette île stratégique et son fils y a fait un voyage en jet privé, distribuant de l’argent et des gadgets aux slogans du Make Américain Great Against (MAGA), assorties de l’effigie de Trump. À ce soft power assumé s’ajoutent les sondages qui sont réalisées sur les populations groenlandaises. En parallèle, des contacts officieux sont noués avec le Danemark, initiative qui n’a pas manqué de susciter l’ire de l’Europe qui met en garde.
Seulement, Trump qui se moque éperdument de l’Union Européenne dont il n’a même pas invité les dirigeants à son investiture, sait que l’UE n’osera pas prendre des sanctions contre les États-Unis et pour cause, l’UE a été complètement vassalisée. C’est donc dire que seules la Russie pourrait s’y opposer mais, préventivement et dans sa diplomatie transactionnelle, Trump est disposé à reconnaître les prises de guerre russe en termes de territoire ukrainien, une initiative qui ne se fera pas sans contrepartie.

Pour ce qui est de la Chine, Trump a invité le PDG du réseau social chinois TikTok à son investiture juste après la décision de la Cour Suprême, dominée par les Républicains, de bannir l’application du territoire américain. Il promet de leur accorder un moratoire de 90 jours, le temps des négociations. Ce timing est savamment calculé.
Pour revenir sur le Danemark, Trump fait un calcul simple, le contrôle sur ce territoire lui permettra de freiner les velléités expansionnistes chinoises qui, dans son projet des nouvelles routes de la soie, ambitionne d’étendre ses tentacules en l’Asie Pacifique, l’Antarctique et en Arctique.
Contrôler le Groenland serait donc une prise stratégique pour les États-Unis qui mettraient la main sur des ressources naturelles immenses enfouies sous les glaces de l’île gelée.
Pour les groenlandais, ils bénéficieraient du parapluie militaire américain et des investissements plus colossaux sur le territoire. En effet, Trump promet d’y verser annuellement 50 milliards de dollars US là où le Danemark verse 600 millions.
La capture du Groenland, si elle devait être menée à bien, accroîtrait le territoire américain tout comme la Russie qui verrait également le sien s’agrandir avec l’annexion des territoires ukrainiens, ce qui veut dire que la Chine va devoir réagir en augmentant son emprise sur l’île de Taiwan. Une chose est certaine, Trump n’engagera pas la voie militaire mais à la fin de son mandat, l’influence des États-Unis sur le Groenland aura accru. C’est une reconfiguration de la géopolitique mondiale qui se déroule sous nos yeux.


Nguelifack Vijilin Cairtou