Mali : Assimi Goïta dissout le gouvernement
Les partisans du régime militaire de transition au pouvoir au Mali l’avaient exigé, ils l’ont obtenu. Depuis quelques semaines, plusieurs critiques subtiles à l’encontre du régime se faisaient entendre dans les déclarations publiques du Premier Ministre Choguel Kokalla Maïga. Le point de rupture a été atteint le samedi 16 novembre dernier, lors d’un discours marquant du chef du gouvernement de transition.
Prononcé au Centre de Conférences Internationales de Bamako, ce discours s’articulait autour de trois axes principaux : la commémoration de la libération de Kidal, la clarification de la situation politique et la proposition d’une nouvelle orientation pour la transition. C’est sur ce dernier point que Maïga a exprimé son désaccord avec le cap pris par le régime. Revêtu d’un treillis militaire, il a regretté d’être écarté des décisions cruciales et dénoncé le non-respect du calendrier électoral, initialement prévu pour mars. Cette sortie a suscité la colère des partisans du régime, qui ont immédiatement réagi, réclamant le limogeage du Premier Ministre. Certains l’ont accusé de vouloir déstabiliser la transition, en proie à une lutte existentielle contre le terrorisme. L’hypothèse de la trahison a même été avancée.
Un militaire à la Primature
Moins de 24 heures après l’annonce du décret signé par le président de transition, le Général de Corps d’Armée Assimi Goïta, le mercredi 20 novembre, le Premier Ministre Maïga a été limogé et le gouvernement dissous. Le Général Abdoulaye Maïga, ancien Ministre de l’Intérieur et bête noire de Choguel Maïga, lui succède à la Primature. Il avait déjà assuré l’intérim lors de l’absence de l’ex-Premier Ministre pour raisons médicales.
L’arrivée de ce nouveau militaire renforce le contrôle des forces armées sur le régime, un tournant qui inquiète certains, mais qui est salué par de nombreux partisans dans les rues de Bamako, Kidal, Tombouctou et Gao.
Nguelifack Vijilin Cairtou
